jeudi 25 octobre 2012

Une page de Michéa (presque) au hasard #2

De la différence (fondamentale) entre rencontre et échange.

"La belle légende des sources humanistes de l'Occident ne saurait donc faire oublier la véritable origine du compromis moderne. Celui-ci ne s'est jamais fondé sur une politique de la reconnaissance réciproque. Aucune des parties en présence ne songeait réellement à voir, dans l'ennemi qui acceptait de déposer les armes, un être intéressant par lui-même. Il s'agissait seulement de s’accommoder de son existence dans le cadre purement technique d'un modus vivendi établi, pour des raisons purement pratiques, sur la mise entre parenthèses des différences idéologiques (ou, si l'on préfère, sur la privatisation des convictions morales et religieuses).

Il serait assez étonnant, dès lors, que la magnifique "tolérance" sur laquelle la "société ouverte" est toujours supposée se fonder (et qui procure à peu de frais la bonne conscience caractéristique des privilégiés) corresponde véritablement à ce qu'un Erasme ou un Montaigne entendaient encore sous ce mot. Rien ne permet de l'apparenter au travail, long et complexe, que chacun doit opérer sur lui-même pour se défaire de son égoïsme et apprendre à regarder le monde avec les yeux d'autrui. Dans les faits, elle ne désigne, la plupart du temps, qu'une manière minimale de coexister avec ses contemporains : celle qui prévaut, nous dit Adam Ferguson, "une fois que les liens affectifs ont été brisés".

C'est donc encore Milton Friedman qui a décrit avec le plus d'exactitude (ou de cynisme) la nature réelle de cette tolérance libérale, lorsqu'il célèbre dans le Marché le mécanisme magique permettant d'unir quotidiennement "des millions d'individus, sans qu'ils aient besoin de s'aimer, ni même de se parler". Et il y a, malheureusement, tout lieu de craindre que ce que le Spectacle nous invite, en permanence, à applaudir aujourd'hui sous le terme séduisant de "métissage" ne soit que l'autre nom de cette simple unification juridique et marchande de l'humanité. Un monde intégralement uniformisé, où l'Autre est beaucoup moins compris comme le partenaire possible d'une rencontre toujours singulière, que comme un pur objet de consommation touristique et d'instrumentalisations diverses."

Jean-Claude Michéa, L'empire du moindre mal
Essai sur la civilisation libérale


Track : The Last Waltz, BO du film Old Boy


lundi 22 octobre 2012

Hold-up de postérité

« Le marchand de la mort est mort. Le Dr. Alfred Nobel, qui fit fortune en trouvant le moyen de tuer plus de personnes plus rapidement que jamais auparavant, est mort hier »
(extrait d'une rubrique nécrologique d'un journal ayant, prématurément, annoncé la mort d'Alfred Nobel, l'inventeur notamment de la dynamite et "posthumement" du prix Nobel)

"L'Histoire elle est écrite par les vainqueurs toujours. Le perdant il écrit rien du tout le mec, il a pas le temps, il est dans les ruines. Il est là, il a même pas de froc. Je veux dire, t'écris pas l'Histoire le cul à l'air."
(Dieudonné, humoriste condamné à une postérité oscillant entre celle de Judas et de Mahmoud Ahmadinejad)

Moralité : quand tu es du bon côté de la mèche de la dynamite, c'est plus facile d'écrire l'Histoire et ça t'évite d'avoir froid aux fesses !


Entendons-nous bien : qu'Alfred se soit brodé une belle légende via l'argent de la mort, qui lui en voudra ?
Il ne fut pas le premier et ne sera pas le dernier.

Ceci dit, qu'un marchand de mort veuille se racheter une virginité en créant un prix mégalo en testament ça ne tue pas le vers dans le fruit : il était évident qu'à un moment ou à un autre, le respectable prix Nobel ressortirait pour ce qu'il est, à savoir une belle arnaque pour donner des masques de respectabilité à ceux qui cautionnent l'Histoire bourgeoise.
Ahhh le matérialisme historique, on en sort point !

"Nous n'accepterons pas éternellement que le respect accordé au masque des philosophes ne soit finalement profitable qu'au pouvoir des banquiers"
(Paul Nizan en 1932 dans "les chiens de garde", un type bien, assurément)

Nous n'accepterons pas non plus éternellement que le respect accordé aux décorés de prix Nobel de la Paix dévoyés ne soit finalement profitable qu'aux bellicistes en tous genre !



2009 : le prix Nobel de la paix est décerné au chef des armées, que dis-je, au chef de la plus grande armée du monde. Celle qui est présente dans un nombre incalculable de pays. Celle qui fut engagé dans le plus grand nombre de conflits au cours du siècle passé et dans celui qui vient de débuter. Celle qui aujourd'hui encore contribue à la mise sous tutelle de ressources, d'idéologies et d'économies normalement libres et souveraines. Celle qu'Hollywood nous a persuadé qu'elle a vaincu le nazisme et qu'à ce titre elle est l'armée de la Liberté. Celle qui mène des "guerres propres" (chez nous c'est "guerres humanitaires") à base de "frappes chirurgicales" avec si peu de "bavures" etc ...
Bref, décorer le président des Etats-Unis d'Amérique au titre de la paix, c'était culotté et vu que seuls les vainqueurs ont un froc, ça tombait plutôt bien !
Alors on a rigolé (jaune) et on s'est dit que le comité Nobel avait forcé le trait de l'humour norvégien jusque là méconnu en dehors de chez EELV.

2012 : le prix Nobel de la paix est attribué à l'Union Européenne ! Youhou !
Oh certes le constat est là : on a plus tapé sur nos amis d'outre-Rhin depuis 1945 ! De là à dire que c'est grâce à l'Union Européenne c'est aussi pertinent que le fait d'attribuer à la crème solaire le fait que je n'ai pas eu un seul coup de soleil de tout le mois d'octobre !

En revanche la guerre sociale est bien présente en Europe, notamment chez les pays membres de l'UE. Je vous laisse parcourir la Toile pour voir les vidéos, articles, témoignages de légions d'expulsés, de paupérisés, d'exclus, de chômeurs qui mènent une guérilla sociale de tous les instants contre les armées de répression financées par les Peuples contre les Peuples.

La guerre économique quant à elle, n'a jamais été aussi orchestrée sur notre continent que par cette institution fanatique du libre-échange qu'est l'Union Européenne (au détriment de la démocratie et des aspirations souveraines différentes d'un pays à l'autre). On hésite aucunement à sacrifier des emplois et des droits de travailleurs pour une conversion imposée au libre-échange. Quitte à subir des relations économiques asymétriques avec des pays qui nous voient tels de beaux pigeons à plumer sans s'exposer aux mêmes retours. Sans parler des dogmes aberrants en matière monétaire au nom d'une monnaie fantasmée, qui loin d'incarner l'union, est en passe d'être le symbole d'un totalitarisme source de dissensions graves entre les européens.


Ce qu'il y a de très maladroit c'est surtout ce timing. Même lorsque l'on est pro-UE, il est évident que ce prix arrive à un moment peu propice qui ferait presque figure de provocation indécente. De la Grèce à l'Espagne, l'humour norvégien cette fois, il a pas du passer ...

Preuve en est que la farce est d'ampleur, l'OTAN est venue féliciter l'UE pour sa récompense.
L'alliance armée la plus importante de la planète qui défend par la force les intérêts occidentaux à travers le monde entier vient féliciter l'un de ses plus fidèles sujets pour sa contribution à la sainte Paix !
A l'image d'un modèle d'où le citoyen est exclu, on ne récompense plus des individus mais des organisations non-démocratiques qui se congratulent entre elles pendant que des Peuples crèvent sous leurs bombes en Irak ou sous leur austérité en Grèce.

Pour rappel : les prix (Nobel) sont décernés chaque année à des personnes « ayant apporté le plus grand bénéfice à l'humanité » (source wiki)

Dans l'indifférence assourdissante de Peuples en colère et en misère, la postérité de l'Union Européenne est à présent assurée ...



lundi 8 octobre 2012

Une page de Michéa (presque) au hasard #1

Excusez du côté solennel, mais c'est avec une certaine émotion numérique que par ce présent billet, j'inaugure cet hommage récurrent à la pensée du philosophe contemporain Jean-Claude Michéa.

Décision prise suite à la remarque de l'ami Anthony lors d'une discussion facebook qui constatait combien cet auteur était d'une grande discrétion dans les medias. L'une de ses rares interventions, dans les Matins de France Culture avec Marc Voinchet, est pourtant à mon sens une pépite : critique de Steve Jobs, de DSK, réhabilitation de Marcel Mauss, retour sur les évènements fondamentaux de notre histoire politique (guerre de religions, affaire Dreyfus) et un hommage salutaire à George Orwell ne sont là que quelques uns de sentiers de pensées trop peu empruntés que cet auteur inclassable propose.


Inclassable ?
"Socialiste, conservateur  populiste. Tout cela à la fois sans doute et encore bien d'autres choses" comme le présente Brice Couturier dans la dite-émission sur France Culture. En une cinquantaine de minutes Michéa apporte un regard nouveau sur bien des sujets qu'un BHL ne pourra jamais appréhender en une cinquantaine d'émissions qui lui seraient consacrées (et dont il serait accessoirement l'instigateur). Et pourtant Michéa reste méconnu quand le tartufe se pavane sur tous les canaux que compte son réseau bien qu'il ait été maintes fois ridiculisé (Le Gloupier ou Didier Porte), démasqué (par Frédéric Pagès et son Jean-Baptiste Botul) renvoyé à ses pénates de philosophe "de mes deux" (pour citer Desproges) par Pierre Bourdieu, Michel Onfray, Eric Zemmour (oui il fait l'unanimité à gauche comme à droite).

Alors rétablissons quelque peu notre belle philosophie francophone en donnant davantage d'éclairages à des auteurs comme Michéa plutôt qu'à des clowns qui fanfaronnent sur des tapis de bombes en Libye.


Quand la philosophie contemporaine devient un Spectacle, une mise en scène dans le désert, heureusement qu'il est encore des intellectuels qui loin d'éprouver la nécessité de descendre d'une tour d'Ivoire dans laquelle ils n'ont jamais cru bon s'enfermer, apportent une analyse loin des clivages et repères imposés pour décrypter un monde offert en binaire aux esprits mal codés par des logiciels obsolètes.
De toute façon, lorsque l'on a sciemment décidé de rester enseigner la philosophie dans un lycée et que l'on éprouve un réel intérêt pour une passion populaire comme le football évidemment que l'on se ferme certaines portes : des tours d'Ivoire à celles de medias avides de philosophes jet-setters.


Jean-Claude Michéa méritait selon moi bien plus qu'un billet qui, aussi dense et fouillé fut-il, n'aurait pu retranscrire la quintessence de sa pensée. Aussi plutôt que d'y revenir régulièrement j'ai décidé de m'inspirer de cette excellente initiative (et bien que je ne sois pas un grand amateur de la plume proustienne) : une page de Proust au hasard.
A partir d'aujourd'hui je reviendrai donc de temps à autres sur une page prise au hasard dans les ouvrages de Michéa qui trônent ça et là sur mon bureau, ma table de chevet, ma bibliothèque et parfois même la poche intérieure de ma veste.
On est jamais suffisamment entouré d'écrits résistants au diktat de la double pensée n'est-ce pas mon cher Winston ?


Et pour une première, j'en resterai à la quatrième de couverture du premier ouvrage qu'il m'ait été donné de découvrir de Michéa : "Impasse d'Adam Smith, brèves remarques sur l'impossibilité de dépasser le capitalisme sur sa gauche"

"Combattre l'utopie libérale et la société de classes renforcée qu'elle engendre inévitablement passe aujourd'hui par une rupture radicale avec l'imaginaire intellectuel de la gauche. Certes, l'idée d'une telle rupture pose à beaucoup de graves problèmes psychologiques, car la gauche, depuis le XIXe siècle, a surtout fonctionné comme une religion de remplacement (la religion du « Progrès ») ; et toutes les religions ont pour fonction première de conférer à leurs fidèles une identité, et de leur garantir la paix avec eux-mêmes. J'imagine même sans difficulté que de nombreux lecteurs tiendront cette manière d'opposer radicalement le projet philosophique du socialisme originel et les différents programmes de la gauche et de l'extrême-gauche existantes pour un paradoxe inutile, voire une provocation aberrante et dangereuse, de nature à faire le jeu de tous les ennemis du genre humain.

J'estime, au contraire, que cette manière de voir est la seule qui donne un sens logique au cycle d'échecs historiques à répétition, qui a marqué le siècle écoulé et dont la compréhension demeure obscure pour beaucoup, dans l'étrange situation qui est aujourd'hui la nôtre. De toute façon, c'est à peu près la seule possibilité non explorée qui nous reste, si nous voulons réellement aider l'humanité à sortir, pendant qu'il en est encore temps, de l'impasse Adam Smith."

Jean Claude Michéa, Impasse d'Adam Smith.
Brèves remarques sur l'impossibilitédedépasser le capitalisme sur sa gauche.


Track : Gloria al Bravo Pueblo, hymne national du Vénézuela
surnommé "la Marseillaise vénézuelienne"



lundi 1 octobre 2012

Tordons l'haïku à ces mythes !

"Ta victoire est si vaine qu'elle ne peut qu'être belle."

Une pensée à un artiste disparu, une pensée qui n'a strictement aucun rapport avec ce billet à l'incohérence prononcée. Mais une pensée qui s'est imposée et que je devais placer. Voilà cela fait.

Puisqu'il est de bon temps de justifier la gloire de nos ancêtres par quelques origines divines proposant si possible une plus-value grecque antique (parce que la plus-value grecque moderne est nettement moins recherchée actuellement), je me vois contraint à mon tour d'encenser ma Bretagne d'une auréole légendaire en vous proposant ce haïku relatif à sa genèse que je daterai bien au delà de -753 pour faire la nique à Rome :

Mon abrupte péninsule
(qui ne doit rien au nez d'un Cyrano)

A cueillir Enée
Par les conditions d'écueils
De sa côte brisée.

Moué, la forme du haïku m'a toujours grandement frustrée … je n'y retrouve point mes césures qui me semblent si peu naturelles. Quant au fameux kigo (mot de saison) si caractéristique, il me condamne à utiliser l'ensemble du champs lexical du mot pluie sans quoi on me taxera de contre-propagande pour redorer l'image du climat breton.


Bref je n'aime pas les haïkus, du moins je n'aime pas m'y essayer. Je reste persuadé que cette forme poétique correspond davantage à la phonétique et à la sémantique de la langue japonaise. La notre a ses propres atouts et j'ai déjà grandement du mal à les appréhender …

D'ailleurs je terminerai ce billet sur une interrogation qui n'a sûrement pas lieu d'être : est-ce que notre langue française n'a-t-elle pas à ce point inscrit ses lettres de noblesse par l'écrit plutôt que par l'oral ou le chant que nous ne nous sentions obligés lorsque l'on crée une chanson de lui donner pour titre une référence au texte de la dite chanson plutôt qu'à la composition musicale elle même ?

Sur cette question aussi alambiquée que futile je vous laisse méditer ...



dimanche 30 septembre 2012

A moi le duc de Guise !

Ce billet n'est pas celui d'un théologien et si je ne vais pas m'en excuser, j'invite quiconque à m'apporter des précisions sur ce que je pourrai ne point avoir compris. Je suis un profane, mais pas un vandale de la pensée religieuse qu'en laïc je respecte ... mais je me donne le droit de l'analyser par mes propres croyances idéologiques. Cette précision faite ...

Ce matin je me réveille avec le service protestant sur France Culture. Tiens ça va encore me faire encenser l'audiovisuel public cette histoire ... Bref, d'habitude le dimanche je me réveille plutôt à 10 heures pour aller échapper à mon devoir dominical de catholique en allant faire du badminton avec les copains et je tombe donc sur la messe dispensée par France Culture !
Notez bien que si la Commune insurrectionnelle de Plouha se dressait et que la réquisition des églises pour y faire du sport loisir était déclarée, j'en serais !
Après tout, la maison de Dieu doit être ouverte à tous, même aux sportifs du dimanche, surtout quand c'est nous qu'on paie l'équipement !


Comme vous l'aurez compris, je reste très distant face aux religions, toutes les religions. Le sujet étant sensible, je me dois de le préciser. Ceci dit, je ne les mets pas toutes dans le même sac comme un bon petit héritier des Lumières un peu trop vite éclairé.

Jeune élève de l'école républicaine, je ne comprenais pas ces histoires d'Edit de Nantes et de guerre de religions que l'on nous faisait apparaître comme importantes. On m'avait appris que tout ça c'était mal : des fanatiques, limites pires qu'un musulman avec un couteau entre les dents !

"Qu'ils s'entretuent, peu me chaut !" avais-je du répondre à mon institutrice qui me sermonnait sévèrement de ne point avoir retenu la date des massacres de la Saint Barthélémy. Mais l'âge de la trentaine arrivant, la réaction s'empare de moi et m'oblige à comprendre un peu mieux notre Histoire (oui la réaction a parfois du bon).

C'est là que je m'intéresse notamment à nos guerres de religions suite à l'éclairant (ou du moins intéressant pour qui ne souscrit point à la thèse de l'auteur) ouvrage d'Emmanuel Todd : l'invention de l'Europe. Un pavé à bas prix qui comme tout pavé permet d'entamer une révolution ... de nos idées un peu trop pré-conçues. J'en arrive très vite à un concept central qui a fait s'entretuer nos milliers de bons chrétiens : la prédestination.


Au début je persiste : "faut être con pour s'entretuer pour un concept ... religieux qui plus est."
Puis je regarde de plus près.


La prédestination c'est le fait de se dire que parmi nos bons chrétiens, certains dès leur naissance sont déjà choisis par Dieu pour squatter le paradis d'office. Un certain Jean Calvin décide même d'en rajouter une couche par la double prédestination (si certains ont lu autre chose s'apparentant à une pratique sexuelle, je leur rappelle que Calvin est un théologien radical de la Réforme). Cette double prédestination, non-contente de désigner arbitrairement (Dieu est arbitraire) les élus, désigne aussi ceux qui seront damnés quelque soit leur mérite ! Bing !
Bon jusque là pas de quoi casser trois briques à un canard me direz-vous ? Moué ...

Mais lorsque l'on y réfléchit bien ça implique quand même d'autres choses qui, pour un socialiste et un humaniste comme je pense l'être, sont quelque peu gênantes.

La prédestination admet l’inégalité entre les hommes, entre ceux qui sont élus et ceux qui sont, en un sens condamnés d'avance.
Moi, ça ... ça me gêne et pas qu'aux entournures !
Bizarrement des pays à forte tradition égalitaire comme le notre (Todd situe notamment notre berceau égalitariste dans le bassin parisien élargi), l'Espagne ou l'Italie centrale seront très opposés à la Réforme qui défend la prédestination et donc une certaine idée de l’inégalité entre les hommes.



Bien souvent certaines élites sociales elles, s’accommodent très bien de la Réforme qui leur permet de s'émanciper de l'autorité de l'Eglise catholique, certes prégnante, mais qui les autorisent surtout à justifier divinement leur statut social supérieur.
Dieu m'a choisi il est donc normal que si je suis un élu dans la cité céleste, je le sois aussi dans la cité terrestre. Ca aussi ça me gêne drôlement comme raisonnement !

Un certain Max Weber a bien essayé de donner une belle justification philosophique au protestantisme et à cette notion de prédestination en louant cette dernière dans ce qu'elle aurait pu apporter à l'esprit du capitalisme. Personnellement j'en suis très sceptique. Même si je comprends parfaitement par contre, qu'une doctrine religieuse visant à dire "nous ne sommes pas tous égaux et nous devons affronter les évènements en tant qu'individu et non pas en tant que groupe" s'adapte merveilleusement avec l'esprit du capitalisme.
Mais qui suis-je pour remettre en cause Weber ? Un simple blogueur, catholique de papier de surcroît !




Catholique de papier car si j'ai bien été baptisé, je ne suis guère pratiquant. Pourtant je suis pratiquant d'idéologies égalitaires, tant qu'elles ne sont pas (trop) autoritaires.
Et lorsque je regarde où se sont développées les formes de socialisme (plus oui moins réussies et malheureusement bien souvent plus ou moins ratées), force est de constater qu'il s'agit plutôt de pays catholiques que protestants : des communistes italiens aux anarchistes espagnols, des bolivariens vénézueliens aux anarcho-socialistes qui ont agité Paris de tous temps sans parler des assimilés communistes du centre-Bretagne aux différentes velléités rouges qui ont traversés l'Amérique latine.
L'ouvrage d'Emmanuel Todd sus-cité explique nettement, régions par régions, les influences politiques des bastions catholiques et réformés de 1500 à nos jours dans l'Europe de l'ouest. C'est assez édifiant lorsque l'on met en parallèle les régions de tradition inégalitaire et autoritaire (soumises à la décision arbitraire divine) et les régions pénétrées par la Réforme protestante : celles-ci sont bien souvent les mêmes. Les régions égalitaires et libérales elles sont restées nettement plus catholiques.


Quoiqu'il en soit, étant républicain, fidèle à la notion d'égalité entre les hommes, le concept de prédestination me fait horreur !
Un concept qui fait abstraction du libre-arbitre de l'être humain, en tant qu'humaniste, je hurle !
Excluant de plus le mérite qui fonde la valeur d'un citoyen, tout cela me hérisse le poil républicain et dresse hardiment mes cheveux de socialiste !
Bref si le concept de prédestination a secoué bien des siècles de notre Histoire, je crois que selon les époques j'en aurais pris mon parti !
Oui j'aurais soutenu Pelagius (et pas parce qu'il était breton) contre Saint Augustin. Je me serais engagé chez les jésuites héritiers de Molina (un humaniste catholique défendant la liberté des hommes) pour combattre les jansénistes (des "catholiques" laïcs et très protestants qui n'étaient pas à un paradoxes près pour justifier une certaine hiérarchie sociale qui leur était profitable, par le divin).
Et surtout, bien que l'Histoire aurait fait de moi un sanguinaire fanatique, j'aurais certainement crié : "A moi le duc de Guise !" en embrochant quelques huguenots à une quelconque bataille.
Et ce, non pas au nom d'une certaine idée du religieux dont je n'ai cure, mais au nom du combat qui m'anime et qui a animé certainement des milliards d'êtres humains avant moi : la lutte pour l'égalité entre les hommes au delà de ce que Dieu peut avoir à dire du haut de son trône !

Amen !

Track : John Butler, Ocean (live)


jeudi 27 septembre 2012

Pourquoi l'aristocratie élective ?

Afin d'oublier les kilos de blanche nasale de Jean-Luc Delarue que j'ai financé bien malgré moi, hier je profitais allègrement de ma contribution à l'audiovisuel public en regardant l'émission de Frédéric Taddeï : "Ce Soir Ou Jamais".

Il s'agit là de l'un des derniers programmes que je regarde parmi les rares que j'écoute encore : France Inter me consternant énormément, France Culture étant en passe de le faire, il ne me reste que France Musique, dernier espace de résistance de l'audiovisuel public où la connivence journalistique ne peut disputer le précieux temps d'antenne à la réclame agressive.

Je paie donc une redevance pour me réveiller avec La suite Algérienne de Camille Saint Saëns à 7h23 ! Finalement 123 euros pour se la raconter dans un billet et éviter une publicité de Carglass qui vous collera son slogan débile dans la tête dès le lever au réveil, c'est une bonne affaire !
Merci l'audiovisuel public !


Bref, je regardais donc "Ce Soir Ou Jamais", une émission qu'elle est bien parce qu'on y invite encore les trublions adorés des internautes passionnés et maudits par les grands medias qui détiennent la vérité et la modération (dans son double usage) : de Frédéric Lordon à Michel Collon en passant par Emmanuel Todd, Marc-Edouard Nabe ou Daniel Schneidermann.
On y voit même parfois des êtres pestiférés tels qu'Alain Soral, Mathieu Kassovitz ou Thierry Meyssan ! Mais ce qui fait plaisir c'est que l'on y voit peu les disp-censeurs de bonnes paroles qui font, possèdent et squattent littéralement tous nos medias : Christophe Barbier, FOG, Laurent Joffrin, Dominique Reynié, j'en passe ... les détenteurs de la "sémantique du bien" comme je prends plaisir à les appeler pour tous les mettre dans le même sac qui ne suffit malheureusement pas à étouffer leur suffisance idéologique bien lisse et polie.
Enfin surtout le taulier de l'émission convie des personnalités qui n'ont pas de promotions à réaliser ! J'en entends déjà s'indigner : "Mais alors pourquoi leur donner ce temps d'antenne si précieux que c'est nous qu'on paie s'ils ont rien à vendre ?"
Et si finalement la fin de la publicité sur le service public c'était tout simplement de généraliser ce genre d'émissions ?

Bref dans la dernière de "Ce Soir Ou Jamais", consacrée à l'éducation, un intervenant affirmait que lorsqu'un enfant nous demandait systématiquement "pourquoi ?" à chaque réponse qu'on lui apportait, en général, au troisième "pourquoi", on ne savait que répondre.
Le troisième "pourquoi", quelque que soit le domaine d'études dans lequel on était spécialisé, nous était fatal : la réponse nous échappait en général. Parfois même dès le deuxième "pourquoi ?" on peut être mis en difficulté. Exemple :

- "Bois ton lait mon chéri !"
- "Pourquoi ?"
- "Parce que c'est plein de calcium !"
- "Oui mais pourquoi ?"
Et là,du haut de son innocence, le gamin, vous a bien feinté, avouez-le !

Ceci dit cette théorie peut, dans un absolu assez violent pour l'intellect, être radicalisée en vous mettant en panique dès le premier "pourquoi ?". Exemple :
- "Pourquoi Mickaël Vendetta ?"
- "..."
Bing !
Certes il s'agit là d'un cas ... extrême !


Mais loin d'être anecdotique ce bref extrait de l'audiovisuel public m'a ouvert les yeux. Et si l'éveil du citoyen à la compréhension de son environnement fait partie des missions du service public, alors Frédéric Taddeï a des états de service irréprochables !


Car à présent conscient de cette difficulté imposé par le "Pourquoi ?", je commence à mieux comprendre les choses et le monde qui m'entoure !

En effet, il y a plusieurs mois, alors que notre Assemblée, oserais-je dire Nationale, votait le Mécanisme Européen de Stabilité, ma députée s'est abstenue comme une majorité de ses confrères socialistes. C'est alors que du haut de mon innocence encore souillée de mon ignorance je lui ai demandé "pourquoi ?"
Et là, telle cette question existentielle sur le "Pourquoi Mickaël Vendetta ?", que même un Joseph Smith hippie sous acide ne saurait expliquer, je n'eus pour réponse que le silence.
Le "pourquoi ?" avait encore frappé !





Ô j'ai bien essayé de persévérer en me rendant à une permanence de ma députée ou lors de l'une de ses réunions publiques de campagne. Mais dans un cas comme dans l'autre il est des réalités qui font que le simple citoyen peut difficilement et en toute liberté poser certaines questions à l'un de ses représentants élus. Je dois être parano, mais parfois je préfère l'être quelque peu.


Ma députée ayant été réélue, et j'en suis sincèrement bien heureux, elle va à nouveau être sollicitée pour se prononcer, cette fois sur le Traité européen de Stabilité, de Coordination et de Gouvernance (TSCG).
Depuis que l'on nous a donné l’habitude en 2005 d'avoir notre mot à dire après avoir lu un document imbuvable, j'ai gardé la mauvaise manie, même si notre choix in fine ne compte pas, de donner mon avis.
Et concernant le TSCG, ce dernier est sans appel : je n'en veux point !
Curieux de savoir si la représentante de la nation de ma circonscription a le même avis que moi, je lui ai adressé à nouveau un petit écrit en lui demandant comment elle se positionne sur ce fameux traité et surtout : "pourquoi ?"

Si pour toute réponse je n'ai encore une fois que le silence, cette fois c'est certain, je milite avec Aristote pour la mise à mort de l'élection et pour établir une véritable démocratie par le tirage au sort !
Cela s'appelle la stochocratie, c'est loin d'être idiot quand on est réellement démocrate, c'est du coup très subversif et ça doit rapporter un paquet de points sur un "mot compte triple" au Scrabble !

Mais ce qui est certain dans notre "démocratie" représentative, c'est que l'aristocratie, justement parce qu'elle est élue, nous doit des comptes. Et c'est bien parce que l'on élit les meilleurs qu'ils doivent être capables de répondre à nos "pourquoi ?" existentiels !
Madame la députée, toute aristocrate que vous êtes (puisque jusqu'à preuve du contraire nous avons élu celle que nous pensions être la meilleure et le Peuple ne se trompe bien évidemment jamais), vous me devez une réponse ... que malheureusement je ne suis pas en capacité de vous exiger en tant que simple citoyen soumis à des réalités peu démocratiques.

Bon et si je vous dis "s'il vous plaît" ?





dimanche 16 septembre 2012

Mais que fait l'HADOPI ?


Un statut m'a particulièrement fait sourire sur facebook cette semaine.
Je ne saurais remercier son auteur autrement que par ce petit billet dominical en la citant donc :

"C'est de la merde, Hadopi. Deux mois que j'ai dénoncé ma soeur qui télécharge du EvE angelie , et toujours pas de réponse."

Si l'HADOPI ne permet même pas de lutter contre le mauvais goût en rétablissant la dénonciation, cela devient triste !


Car comme disait un grand penseur politique heureusement disparu de nos sphères médiatiques :

"La dénonciation est un acte républicain."
Frédéric Lefebvre, le 7 février 2009.

Bref, tout se perd ma bonne dame, bon dimanche à vous !





mercredi 12 septembre 2012

Hommage au camarade citoyen Robespierre !

« Nommez vos représentants pour un temps très court après lequel ils doivent rentrer dans la foule des citoyens dont ils subissent le jugement impartial [...] je demande que l’on décrète que les membres de l’Assemblée actuelle, ne pourront être réélus à la suivante »

Maximilien de Robespierre introduction et conclusion de son discours prononcé devant l’assemblée constituante le 16 mai 1791 : « De la réélection des députés»


Oui Robespierre est ce révolutionnaire qui me fait aimer notre grande et belle Révolution.
Je frémis d'avance de malice des supplices que l'outrage ne doit pas manquer de provoquer chez nos bons démocrates, effrayés que l'on puisse admirer un pareil fou furieux sanguinaire.
Robespierre paie par son absence de postérité la rigueur de son intégrité.
Car on lui collera allègrement la responsabilité de massacres de vendéens et de têtes un peu trop souvent raccourcies alors qu'il "dirigeait" un comité dont l'emprise sur la capitale se trouvait être bien plus vacillante qu'on l'a pensé.
Alors lui faire porter la responsabilité de ce qui se passait à l'autre bout de la nation en danger, ce ne serait pas un peu facile ?


Mais qu'importe son intransigeance pour sauver les acquis radicaux de la Révolution, il restera un boucher pour nos bonnes âmes. 
Et pour ces dernières, qu'importe les versaillais massacrant des milliers de communards pour sauver les acquis de la capitulation bourgeoise face aux prussiens ! Pour eux, Thiers restera ce premier président de la IIIe République qui a définitivement écarté la menace d'une restauration. Et pourtant, ce rupin qui a bien craché dans la soupe monarchiste méritait le "Rasoir national" tant il n'a fait qu'asseoir le pouvoir bourgeois ! 
La voilà la vraie canaille qu'il fallait nettoyer au Kärcher !
A mort Thiers et vive Robespierre !
Il ne faut pas oublier que sans lui, nous aurions été un grand nombre à ne point nous reconnaître dans notre Révolution bourgeoise de 1789 (lui préférant peut être celle de 1848), d'en faire émerger un évènement fondateur d'une certaine fraternité nationale, chacun héritant de ce qu'il souhaite (personnellement j'en garde la nuit du 4 août et la fête de la Fédération). Et sans l'influence de personnages tels que Robespierre, il est loin d'être évidemment qu’unanimement ou presque nous ayons pu nous constituer cette "mémoire positive de la Révolution française" qui reste selon Patrick Weil, d'après son texte "Etre français", l'un des quatre piliers de notre nationalité avec le principe d'égalité (ardemment défendue aussi par Robespierre), la langue française et la laïcité.


Mais quelque soit la vision que chacun peut avoir de Maximilien de Robespierre (qu'à l'instar d'un Rousseau nous n'assumons qu'à demi-mot dans un embarras que l'on évacue en préférant citer Danton pour l'un ou Voltaire pour l'autre), force est de constater que son intransigeance fut cette qualité à qui nous devons énormément mais qui lui aura tant coûté une fois manipulée par ses détracteurs.
Et s'ils furent nombreux ... ils furent bien souvent des ennemis du Peuple !
L'ennemi de mes ennemis ... me dites-vous ?


Parmi ceux qui adorent dénoncer ce fanatique de Robespierre nous trouvons notamment certains hommes politiques, dirigeants illégitimes ou experts suffisants, offusqués par la violence d'un pareil personnage et bien évidemment hostiles aux "propositions tyranniques" qu'il a pu formuler !

Pour les repérer c'est facile, ce sont bien souvent ceux qui s'indignent en dénonçant le populisme de citoyens en colère.

A la lumière (aux Lumières dévoyées ?) de la citation présentée ci-dessus en tête de billet, vous en déduirez ce que vous souhaitez et vous ferez votre propre jugement.



Ce qu'il y a d'intéressant avec Robespierre c'est qu'on en fera toujours un fou sanguinaire responsable du raccourcissement de cette âme pure et innocente que fut Danton.
Il est évidemment tout aussi responsable de la Terreur et c'est bien lui qui a noyé de ses propres mains chaque vendéens dans la Loire ! 
D'aucuns diront même qu'il a tant et si bien dévoyé l'esprit angélique de 1789 que l'infâme période napoléonienne qui s'ouvre au sortir de nos soubresauts révolutionnaires est directement à imputer à Maximilien le Cruel !

Non : point d’aparté visant à présenter l'épopée napoléonienne comme la poursuite de l'agitation révolutionnaire, ça pourrait choquer ceux qui sont persuadés que Napoléon est le Diable et l'anti-thèse de la Révolution.

Robespierre = Staline et Napoléon = Hitler, c'est évident et c'est tellement plus simple ainsi ! Ne bousculons pas trop les repères bien simplistes.


Réhabiliter Robespierre dans une optique marxiste, c'est un peu poursuivre la lutte des classes par la Mémoire.
Ô bien entendu c'est un peu facile. Et loin de moi l'idée de dresser une vision manichéenne de notre Histoire.
Mais alors qu'il s'agit de l'un de nos grands révolutionnaires, je reste médusé par la vision négative de cet homme que l'on impose à nos concitoyens qui auraient tout à gagner à redécouvrir ce héros de la Révolution !



Lutter par la vulgarisation d'une pensée étant dans l'ère du temps, j'encourage chacun à se réapproprier les grands principes déclamés par Robespierre aux aurores de notre République. Vous pourrez en entendre quelques uns, mis en musique, dans la vidéo ci-dessous.
Robespierre nous appartient à tous, il est temps de faire revivre sa fièvre révolutionnaire ! Car deux siècles après sa mort, personne n'ose revendiquer son héritage tant nous vivons sous la Terreur de la pensée d'une postérité proscrite.
Bien plus visionnaire que fou à mon sens, Robespierre lui même, dans un dernier discours prophétique adressé au Peuple, déclara :

« Sache que tout homme qui s’élèvera pour défendre ta cause et la morale publique sera accablé d’avanies et proscrit par les fripons »
(Discours à la Convention le 26 juillet 1794)





dimanche 9 septembre 2012

Décent or not ?


Il faudra bien que j'écrive un jour mon billet sur la common decency d'Orwell ...

Mais parfois il n'est rien de mieux pour définir un concept que de proposer son exact opposé pour le mettre en exergue par contraste. En l'occurrence l'indécence des nantis qui à l'instar de la common decency est un système de valeurs conditionné par un quotidien mais qui bien évidemment ne produit pas les même principes moraux chez les humbles que chez les ultra-riches.

Voici par exemple ce que déclare Gina Rinehart,  la femme la plus riche du monde, qui a "travaillé" très dur pour hériter de l'empire de papa basé sur l'extraction de fer : "les gens qui enviaient les milliardaires comme elle, devraient plutôt réduire leur consommation d'alcool de cigarette et faire moins de social. Elle dénonce par ailleurs les politiques « socialistes » du gouvernement qui devrait plutôt, selon elle, abaisser le salaire minimum et les taxes pour encourager l’initiative privée." (source)


Cette "dame de fer" comme elle se fait surnommer (vous voyez la subtile référence à Miss Maggy) m'a révulsé lorsque je suis tombé sur l'excellent billet d'Erwan. Après 1 mois et demi d'apathie bloguesque, elle a touché juste pour me sortir de ma torpeur et me faire reprendre le clavier de bon matin. Certes il était déjà 9 heures ce dimanche quand je suis tombé là dessus mais pour Gina Rinehart, voilà déjà 2 heures précieuses que je perds bêtement à la critiquer alors que j'aurais pu enfiler mon casque et descendre dans ses mines avec l'universel espoir de devenir milliardaire à mon tour.
Mais pourtant depuis 2 heures je ne décolère pas !

Connasse, pute, grosse conne sont des insultes, j'en conviens. Ceci dit elles sont infiniment moins violentes que les déclarations de cette dame. Bon le soucis c'est que si je la qualifie comme je souhaiterais le faire sous le coup "d'une saine colère" (voir noms d'oiseaux et de dindes ci-dessus) on me traitera de vulgaire personnage, de macho et on me collera peut être même un procès pour avoir exprimé l'indignation légitime qu'engendre les propos de cette ...


Pendant ce temps, aucun procès ne pourra être intenté contre cette héritière pour ses propos déplacés. Car si l'insulte est condamnable, le mépris de milliards de personnes pauvres lui, relève d'un avis personnel dont nous devons tous garantir l'expression dans la joie et l'allégresse d'une liberté encensée. Moué ... le libéralisme dans la théorie d'un Benjamin Constant c'est beau, dans la pratique d'une Gina Rinehart ça pue quand même pas mal !

Alors plutôt que de qualifier cette femme de tous les noms qu'elle mérite, je vais moi aussi proposer ma vision des choses par rapport aux nantis comme elle le fait elle pour les pauvres. Que ces riches héritiers dont la colossale fortune n'est en rien comparable à ce qu'ils ont pu oeuvrer sur cette planète depuis leur naissance soient jugés par la corde, la guillotine ou la chaise !

Toutefois, en grand humaniste qui répugne à l'usage de la peine capitale, je leur propose une alternative (pas de TINA libéral avec moi, je laisse la liberté du choix) : 10 000 euros par mois et au dessus, l'impôt à 100% ! Oui je trouve Mélenchon un peu timoré ... après tout, qui ne vivrait pas convenablement avec 10 000 euros par mois ? Sachant que cela serait déjà bien trop pour la planète si l'on considérait que 7 milliards de nos semblables avaient un tel pouvoir d'achat. Mais, ne soyons pas extrémistes dans l’immédiat, quelques catastrophes bien sentis s'en occuperont pour nous.


Et qu'un libéral vienne s'indigner sur ces pauvres gens qui ne créeront plus d'emplois si on les taxe : j'ai quelques cordes qui traînent et des annonces de bourreaux à passer à Pole Emploi pour doper le marché du travail !

Finalement, même en voulant faire un billet ultra-provoque, j'arrive à grandes peines à la cheville de cette ...(ne soyons pas indécent).... de première fortune féminine mondiale que certaines m'empêcheront de critiquer par solidarité de sexe (soupir) !

Comme quoi, pour en revenir à la common decency, les plus humbles que l'on adore dépeindre en beaufs, en fachos, en imbéciles ne rivaliseront jamais avec l'indécence de ces sur-privilégiés que l'on met en une des magazines vantant leur inhumaine réussite. Une société qui promeut l'indécence est une société condamnée et sans vouloir jouer l'oiseau de mauvais augure, peut être que 2012 nous réservait bien une fin du monde à visage humain finalement ...