mercredi 12 septembre 2012

Hommage au camarade citoyen Robespierre !

« Nommez vos représentants pour un temps très court après lequel ils doivent rentrer dans la foule des citoyens dont ils subissent le jugement impartial [...] je demande que l’on décrète que les membres de l’Assemblée actuelle, ne pourront être réélus à la suivante »

Maximilien de Robespierre introduction et conclusion de son discours prononcé devant l’assemblée constituante le 16 mai 1791 : « De la réélection des députés»


Oui Robespierre est ce révolutionnaire qui me fait aimer notre grande et belle Révolution.
Je frémis d'avance de malice des supplices que l'outrage ne doit pas manquer de provoquer chez nos bons démocrates, effrayés que l'on puisse admirer un pareil fou furieux sanguinaire.
Robespierre paie par son absence de postérité la rigueur de son intégrité.
Car on lui collera allègrement la responsabilité de massacres de vendéens et de têtes un peu trop souvent raccourcies alors qu'il "dirigeait" un comité dont l'emprise sur la capitale se trouvait être bien plus vacillante qu'on l'a pensé.
Alors lui faire porter la responsabilité de ce qui se passait à l'autre bout de la nation en danger, ce ne serait pas un peu facile ?


Mais qu'importe son intransigeance pour sauver les acquis radicaux de la Révolution, il restera un boucher pour nos bonnes âmes. 
Et pour ces dernières, qu'importe les versaillais massacrant des milliers de communards pour sauver les acquis de la capitulation bourgeoise face aux prussiens ! Pour eux, Thiers restera ce premier président de la IIIe République qui a définitivement écarté la menace d'une restauration. Et pourtant, ce rupin qui a bien craché dans la soupe monarchiste méritait le "Rasoir national" tant il n'a fait qu'asseoir le pouvoir bourgeois ! 
La voilà la vraie canaille qu'il fallait nettoyer au Kärcher !
A mort Thiers et vive Robespierre !
Il ne faut pas oublier que sans lui, nous aurions été un grand nombre à ne point nous reconnaître dans notre Révolution bourgeoise de 1789 (lui préférant peut être celle de 1848), d'en faire émerger un évènement fondateur d'une certaine fraternité nationale, chacun héritant de ce qu'il souhaite (personnellement j'en garde la nuit du 4 août et la fête de la Fédération). Et sans l'influence de personnages tels que Robespierre, il est loin d'être évidemment qu’unanimement ou presque nous ayons pu nous constituer cette "mémoire positive de la Révolution française" qui reste selon Patrick Weil, d'après son texte "Etre français", l'un des quatre piliers de notre nationalité avec le principe d'égalité (ardemment défendue aussi par Robespierre), la langue française et la laïcité.


Mais quelque soit la vision que chacun peut avoir de Maximilien de Robespierre (qu'à l'instar d'un Rousseau nous n'assumons qu'à demi-mot dans un embarras que l'on évacue en préférant citer Danton pour l'un ou Voltaire pour l'autre), force est de constater que son intransigeance fut cette qualité à qui nous devons énormément mais qui lui aura tant coûté une fois manipulée par ses détracteurs.
Et s'ils furent nombreux ... ils furent bien souvent des ennemis du Peuple !
L'ennemi de mes ennemis ... me dites-vous ?


Parmi ceux qui adorent dénoncer ce fanatique de Robespierre nous trouvons notamment certains hommes politiques, dirigeants illégitimes ou experts suffisants, offusqués par la violence d'un pareil personnage et bien évidemment hostiles aux "propositions tyranniques" qu'il a pu formuler !

Pour les repérer c'est facile, ce sont bien souvent ceux qui s'indignent en dénonçant le populisme de citoyens en colère.

A la lumière (aux Lumières dévoyées ?) de la citation présentée ci-dessus en tête de billet, vous en déduirez ce que vous souhaitez et vous ferez votre propre jugement.



Ce qu'il y a d'intéressant avec Robespierre c'est qu'on en fera toujours un fou sanguinaire responsable du raccourcissement de cette âme pure et innocente que fut Danton.
Il est évidemment tout aussi responsable de la Terreur et c'est bien lui qui a noyé de ses propres mains chaque vendéens dans la Loire ! 
D'aucuns diront même qu'il a tant et si bien dévoyé l'esprit angélique de 1789 que l'infâme période napoléonienne qui s'ouvre au sortir de nos soubresauts révolutionnaires est directement à imputer à Maximilien le Cruel !

Non : point d’aparté visant à présenter l'épopée napoléonienne comme la poursuite de l'agitation révolutionnaire, ça pourrait choquer ceux qui sont persuadés que Napoléon est le Diable et l'anti-thèse de la Révolution.

Robespierre = Staline et Napoléon = Hitler, c'est évident et c'est tellement plus simple ainsi ! Ne bousculons pas trop les repères bien simplistes.


Réhabiliter Robespierre dans une optique marxiste, c'est un peu poursuivre la lutte des classes par la Mémoire.
Ô bien entendu c'est un peu facile. Et loin de moi l'idée de dresser une vision manichéenne de notre Histoire.
Mais alors qu'il s'agit de l'un de nos grands révolutionnaires, je reste médusé par la vision négative de cet homme que l'on impose à nos concitoyens qui auraient tout à gagner à redécouvrir ce héros de la Révolution !



Lutter par la vulgarisation d'une pensée étant dans l'ère du temps, j'encourage chacun à se réapproprier les grands principes déclamés par Robespierre aux aurores de notre République. Vous pourrez en entendre quelques uns, mis en musique, dans la vidéo ci-dessous.
Robespierre nous appartient à tous, il est temps de faire revivre sa fièvre révolutionnaire ! Car deux siècles après sa mort, personne n'ose revendiquer son héritage tant nous vivons sous la Terreur de la pensée d'une postérité proscrite.
Bien plus visionnaire que fou à mon sens, Robespierre lui même, dans un dernier discours prophétique adressé au Peuple, déclara :

« Sache que tout homme qui s’élèvera pour défendre ta cause et la morale publique sera accablé d’avanies et proscrit par les fripons »
(Discours à la Convention le 26 juillet 1794)





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