dimanche 30 septembre 2012

A moi le duc de Guise !

Ce billet n'est pas celui d'un théologien et si je ne vais pas m'en excuser, j'invite quiconque à m'apporter des précisions sur ce que je pourrai ne point avoir compris. Je suis un profane, mais pas un vandale de la pensée religieuse qu'en laïc je respecte ... mais je me donne le droit de l'analyser par mes propres croyances idéologiques. Cette précision faite ...

Ce matin je me réveille avec le service protestant sur France Culture. Tiens ça va encore me faire encenser l'audiovisuel public cette histoire ... Bref, d'habitude le dimanche je me réveille plutôt à 10 heures pour aller échapper à mon devoir dominical de catholique en allant faire du badminton avec les copains et je tombe donc sur la messe dispensée par France Culture !
Notez bien que si la Commune insurrectionnelle de Plouha se dressait et que la réquisition des églises pour y faire du sport loisir était déclarée, j'en serais !
Après tout, la maison de Dieu doit être ouverte à tous, même aux sportifs du dimanche, surtout quand c'est nous qu'on paie l'équipement !


Comme vous l'aurez compris, je reste très distant face aux religions, toutes les religions. Le sujet étant sensible, je me dois de le préciser. Ceci dit, je ne les mets pas toutes dans le même sac comme un bon petit héritier des Lumières un peu trop vite éclairé.

Jeune élève de l'école républicaine, je ne comprenais pas ces histoires d'Edit de Nantes et de guerre de religions que l'on nous faisait apparaître comme importantes. On m'avait appris que tout ça c'était mal : des fanatiques, limites pires qu'un musulman avec un couteau entre les dents !

"Qu'ils s'entretuent, peu me chaut !" avais-je du répondre à mon institutrice qui me sermonnait sévèrement de ne point avoir retenu la date des massacres de la Saint Barthélémy. Mais l'âge de la trentaine arrivant, la réaction s'empare de moi et m'oblige à comprendre un peu mieux notre Histoire (oui la réaction a parfois du bon).

C'est là que je m'intéresse notamment à nos guerres de religions suite à l'éclairant (ou du moins intéressant pour qui ne souscrit point à la thèse de l'auteur) ouvrage d'Emmanuel Todd : l'invention de l'Europe. Un pavé à bas prix qui comme tout pavé permet d'entamer une révolution ... de nos idées un peu trop pré-conçues. J'en arrive très vite à un concept central qui a fait s'entretuer nos milliers de bons chrétiens : la prédestination.


Au début je persiste : "faut être con pour s'entretuer pour un concept ... religieux qui plus est."
Puis je regarde de plus près.


La prédestination c'est le fait de se dire que parmi nos bons chrétiens, certains dès leur naissance sont déjà choisis par Dieu pour squatter le paradis d'office. Un certain Jean Calvin décide même d'en rajouter une couche par la double prédestination (si certains ont lu autre chose s'apparentant à une pratique sexuelle, je leur rappelle que Calvin est un théologien radical de la Réforme). Cette double prédestination, non-contente de désigner arbitrairement (Dieu est arbitraire) les élus, désigne aussi ceux qui seront damnés quelque soit leur mérite ! Bing !
Bon jusque là pas de quoi casser trois briques à un canard me direz-vous ? Moué ...

Mais lorsque l'on y réfléchit bien ça implique quand même d'autres choses qui, pour un socialiste et un humaniste comme je pense l'être, sont quelque peu gênantes.

La prédestination admet l’inégalité entre les hommes, entre ceux qui sont élus et ceux qui sont, en un sens condamnés d'avance.
Moi, ça ... ça me gêne et pas qu'aux entournures !
Bizarrement des pays à forte tradition égalitaire comme le notre (Todd situe notamment notre berceau égalitariste dans le bassin parisien élargi), l'Espagne ou l'Italie centrale seront très opposés à la Réforme qui défend la prédestination et donc une certaine idée de l’inégalité entre les hommes.



Bien souvent certaines élites sociales elles, s’accommodent très bien de la Réforme qui leur permet de s'émanciper de l'autorité de l'Eglise catholique, certes prégnante, mais qui les autorisent surtout à justifier divinement leur statut social supérieur.
Dieu m'a choisi il est donc normal que si je suis un élu dans la cité céleste, je le sois aussi dans la cité terrestre. Ca aussi ça me gêne drôlement comme raisonnement !

Un certain Max Weber a bien essayé de donner une belle justification philosophique au protestantisme et à cette notion de prédestination en louant cette dernière dans ce qu'elle aurait pu apporter à l'esprit du capitalisme. Personnellement j'en suis très sceptique. Même si je comprends parfaitement par contre, qu'une doctrine religieuse visant à dire "nous ne sommes pas tous égaux et nous devons affronter les évènements en tant qu'individu et non pas en tant que groupe" s'adapte merveilleusement avec l'esprit du capitalisme.
Mais qui suis-je pour remettre en cause Weber ? Un simple blogueur, catholique de papier de surcroît !




Catholique de papier car si j'ai bien été baptisé, je ne suis guère pratiquant. Pourtant je suis pratiquant d'idéologies égalitaires, tant qu'elles ne sont pas (trop) autoritaires.
Et lorsque je regarde où se sont développées les formes de socialisme (plus oui moins réussies et malheureusement bien souvent plus ou moins ratées), force est de constater qu'il s'agit plutôt de pays catholiques que protestants : des communistes italiens aux anarchistes espagnols, des bolivariens vénézueliens aux anarcho-socialistes qui ont agité Paris de tous temps sans parler des assimilés communistes du centre-Bretagne aux différentes velléités rouges qui ont traversés l'Amérique latine.
L'ouvrage d'Emmanuel Todd sus-cité explique nettement, régions par régions, les influences politiques des bastions catholiques et réformés de 1500 à nos jours dans l'Europe de l'ouest. C'est assez édifiant lorsque l'on met en parallèle les régions de tradition inégalitaire et autoritaire (soumises à la décision arbitraire divine) et les régions pénétrées par la Réforme protestante : celles-ci sont bien souvent les mêmes. Les régions égalitaires et libérales elles sont restées nettement plus catholiques.


Quoiqu'il en soit, étant républicain, fidèle à la notion d'égalité entre les hommes, le concept de prédestination me fait horreur !
Un concept qui fait abstraction du libre-arbitre de l'être humain, en tant qu'humaniste, je hurle !
Excluant de plus le mérite qui fonde la valeur d'un citoyen, tout cela me hérisse le poil républicain et dresse hardiment mes cheveux de socialiste !
Bref si le concept de prédestination a secoué bien des siècles de notre Histoire, je crois que selon les époques j'en aurais pris mon parti !
Oui j'aurais soutenu Pelagius (et pas parce qu'il était breton) contre Saint Augustin. Je me serais engagé chez les jésuites héritiers de Molina (un humaniste catholique défendant la liberté des hommes) pour combattre les jansénistes (des "catholiques" laïcs et très protestants qui n'étaient pas à un paradoxes près pour justifier une certaine hiérarchie sociale qui leur était profitable, par le divin).
Et surtout, bien que l'Histoire aurait fait de moi un sanguinaire fanatique, j'aurais certainement crié : "A moi le duc de Guise !" en embrochant quelques huguenots à une quelconque bataille.
Et ce, non pas au nom d'une certaine idée du religieux dont je n'ai cure, mais au nom du combat qui m'anime et qui a animé certainement des milliards d'êtres humains avant moi : la lutte pour l'égalité entre les hommes au delà de ce que Dieu peut avoir à dire du haut de son trône !

Amen !

Track : John Butler, Ocean (live)


jeudi 27 septembre 2012

Pourquoi l'aristocratie élective ?

Afin d'oublier les kilos de blanche nasale de Jean-Luc Delarue que j'ai financé bien malgré moi, hier je profitais allègrement de ma contribution à l'audiovisuel public en regardant l'émission de Frédéric Taddeï : "Ce Soir Ou Jamais".

Il s'agit là de l'un des derniers programmes que je regarde parmi les rares que j'écoute encore : France Inter me consternant énormément, France Culture étant en passe de le faire, il ne me reste que France Musique, dernier espace de résistance de l'audiovisuel public où la connivence journalistique ne peut disputer le précieux temps d'antenne à la réclame agressive.

Je paie donc une redevance pour me réveiller avec La suite Algérienne de Camille Saint Saëns à 7h23 ! Finalement 123 euros pour se la raconter dans un billet et éviter une publicité de Carglass qui vous collera son slogan débile dans la tête dès le lever au réveil, c'est une bonne affaire !
Merci l'audiovisuel public !


Bref, je regardais donc "Ce Soir Ou Jamais", une émission qu'elle est bien parce qu'on y invite encore les trublions adorés des internautes passionnés et maudits par les grands medias qui détiennent la vérité et la modération (dans son double usage) : de Frédéric Lordon à Michel Collon en passant par Emmanuel Todd, Marc-Edouard Nabe ou Daniel Schneidermann.
On y voit même parfois des êtres pestiférés tels qu'Alain Soral, Mathieu Kassovitz ou Thierry Meyssan ! Mais ce qui fait plaisir c'est que l'on y voit peu les disp-censeurs de bonnes paroles qui font, possèdent et squattent littéralement tous nos medias : Christophe Barbier, FOG, Laurent Joffrin, Dominique Reynié, j'en passe ... les détenteurs de la "sémantique du bien" comme je prends plaisir à les appeler pour tous les mettre dans le même sac qui ne suffit malheureusement pas à étouffer leur suffisance idéologique bien lisse et polie.
Enfin surtout le taulier de l'émission convie des personnalités qui n'ont pas de promotions à réaliser ! J'en entends déjà s'indigner : "Mais alors pourquoi leur donner ce temps d'antenne si précieux que c'est nous qu'on paie s'ils ont rien à vendre ?"
Et si finalement la fin de la publicité sur le service public c'était tout simplement de généraliser ce genre d'émissions ?

Bref dans la dernière de "Ce Soir Ou Jamais", consacrée à l'éducation, un intervenant affirmait que lorsqu'un enfant nous demandait systématiquement "pourquoi ?" à chaque réponse qu'on lui apportait, en général, au troisième "pourquoi", on ne savait que répondre.
Le troisième "pourquoi", quelque que soit le domaine d'études dans lequel on était spécialisé, nous était fatal : la réponse nous échappait en général. Parfois même dès le deuxième "pourquoi ?" on peut être mis en difficulté. Exemple :

- "Bois ton lait mon chéri !"
- "Pourquoi ?"
- "Parce que c'est plein de calcium !"
- "Oui mais pourquoi ?"
Et là,du haut de son innocence, le gamin, vous a bien feinté, avouez-le !

Ceci dit cette théorie peut, dans un absolu assez violent pour l'intellect, être radicalisée en vous mettant en panique dès le premier "pourquoi ?". Exemple :
- "Pourquoi Mickaël Vendetta ?"
- "..."
Bing !
Certes il s'agit là d'un cas ... extrême !


Mais loin d'être anecdotique ce bref extrait de l'audiovisuel public m'a ouvert les yeux. Et si l'éveil du citoyen à la compréhension de son environnement fait partie des missions du service public, alors Frédéric Taddeï a des états de service irréprochables !


Car à présent conscient de cette difficulté imposé par le "Pourquoi ?", je commence à mieux comprendre les choses et le monde qui m'entoure !

En effet, il y a plusieurs mois, alors que notre Assemblée, oserais-je dire Nationale, votait le Mécanisme Européen de Stabilité, ma députée s'est abstenue comme une majorité de ses confrères socialistes. C'est alors que du haut de mon innocence encore souillée de mon ignorance je lui ai demandé "pourquoi ?"
Et là, telle cette question existentielle sur le "Pourquoi Mickaël Vendetta ?", que même un Joseph Smith hippie sous acide ne saurait expliquer, je n'eus pour réponse que le silence.
Le "pourquoi ?" avait encore frappé !





Ô j'ai bien essayé de persévérer en me rendant à une permanence de ma députée ou lors de l'une de ses réunions publiques de campagne. Mais dans un cas comme dans l'autre il est des réalités qui font que le simple citoyen peut difficilement et en toute liberté poser certaines questions à l'un de ses représentants élus. Je dois être parano, mais parfois je préfère l'être quelque peu.


Ma députée ayant été réélue, et j'en suis sincèrement bien heureux, elle va à nouveau être sollicitée pour se prononcer, cette fois sur le Traité européen de Stabilité, de Coordination et de Gouvernance (TSCG).
Depuis que l'on nous a donné l’habitude en 2005 d'avoir notre mot à dire après avoir lu un document imbuvable, j'ai gardé la mauvaise manie, même si notre choix in fine ne compte pas, de donner mon avis.
Et concernant le TSCG, ce dernier est sans appel : je n'en veux point !
Curieux de savoir si la représentante de la nation de ma circonscription a le même avis que moi, je lui ai adressé à nouveau un petit écrit en lui demandant comment elle se positionne sur ce fameux traité et surtout : "pourquoi ?"

Si pour toute réponse je n'ai encore une fois que le silence, cette fois c'est certain, je milite avec Aristote pour la mise à mort de l'élection et pour établir une véritable démocratie par le tirage au sort !
Cela s'appelle la stochocratie, c'est loin d'être idiot quand on est réellement démocrate, c'est du coup très subversif et ça doit rapporter un paquet de points sur un "mot compte triple" au Scrabble !

Mais ce qui est certain dans notre "démocratie" représentative, c'est que l'aristocratie, justement parce qu'elle est élue, nous doit des comptes. Et c'est bien parce que l'on élit les meilleurs qu'ils doivent être capables de répondre à nos "pourquoi ?" existentiels !
Madame la députée, toute aristocrate que vous êtes (puisque jusqu'à preuve du contraire nous avons élu celle que nous pensions être la meilleure et le Peuple ne se trompe bien évidemment jamais), vous me devez une réponse ... que malheureusement je ne suis pas en capacité de vous exiger en tant que simple citoyen soumis à des réalités peu démocratiques.

Bon et si je vous dis "s'il vous plaît" ?





dimanche 16 septembre 2012

Mais que fait l'HADOPI ?


Un statut m'a particulièrement fait sourire sur facebook cette semaine.
Je ne saurais remercier son auteur autrement que par ce petit billet dominical en la citant donc :

"C'est de la merde, Hadopi. Deux mois que j'ai dénoncé ma soeur qui télécharge du EvE angelie , et toujours pas de réponse."

Si l'HADOPI ne permet même pas de lutter contre le mauvais goût en rétablissant la dénonciation, cela devient triste !


Car comme disait un grand penseur politique heureusement disparu de nos sphères médiatiques :

"La dénonciation est un acte républicain."
Frédéric Lefebvre, le 7 février 2009.

Bref, tout se perd ma bonne dame, bon dimanche à vous !





mercredi 12 septembre 2012

Hommage au camarade citoyen Robespierre !

« Nommez vos représentants pour un temps très court après lequel ils doivent rentrer dans la foule des citoyens dont ils subissent le jugement impartial [...] je demande que l’on décrète que les membres de l’Assemblée actuelle, ne pourront être réélus à la suivante »

Maximilien de Robespierre introduction et conclusion de son discours prononcé devant l’assemblée constituante le 16 mai 1791 : « De la réélection des députés»


Oui Robespierre est ce révolutionnaire qui me fait aimer notre grande et belle Révolution.
Je frémis d'avance de malice des supplices que l'outrage ne doit pas manquer de provoquer chez nos bons démocrates, effrayés que l'on puisse admirer un pareil fou furieux sanguinaire.
Robespierre paie par son absence de postérité la rigueur de son intégrité.
Car on lui collera allègrement la responsabilité de massacres de vendéens et de têtes un peu trop souvent raccourcies alors qu'il "dirigeait" un comité dont l'emprise sur la capitale se trouvait être bien plus vacillante qu'on l'a pensé.
Alors lui faire porter la responsabilité de ce qui se passait à l'autre bout de la nation en danger, ce ne serait pas un peu facile ?


Mais qu'importe son intransigeance pour sauver les acquis radicaux de la Révolution, il restera un boucher pour nos bonnes âmes. 
Et pour ces dernières, qu'importe les versaillais massacrant des milliers de communards pour sauver les acquis de la capitulation bourgeoise face aux prussiens ! Pour eux, Thiers restera ce premier président de la IIIe République qui a définitivement écarté la menace d'une restauration. Et pourtant, ce rupin qui a bien craché dans la soupe monarchiste méritait le "Rasoir national" tant il n'a fait qu'asseoir le pouvoir bourgeois ! 
La voilà la vraie canaille qu'il fallait nettoyer au Kärcher !
A mort Thiers et vive Robespierre !
Il ne faut pas oublier que sans lui, nous aurions été un grand nombre à ne point nous reconnaître dans notre Révolution bourgeoise de 1789 (lui préférant peut être celle de 1848), d'en faire émerger un évènement fondateur d'une certaine fraternité nationale, chacun héritant de ce qu'il souhaite (personnellement j'en garde la nuit du 4 août et la fête de la Fédération). Et sans l'influence de personnages tels que Robespierre, il est loin d'être évidemment qu’unanimement ou presque nous ayons pu nous constituer cette "mémoire positive de la Révolution française" qui reste selon Patrick Weil, d'après son texte "Etre français", l'un des quatre piliers de notre nationalité avec le principe d'égalité (ardemment défendue aussi par Robespierre), la langue française et la laïcité.


Mais quelque soit la vision que chacun peut avoir de Maximilien de Robespierre (qu'à l'instar d'un Rousseau nous n'assumons qu'à demi-mot dans un embarras que l'on évacue en préférant citer Danton pour l'un ou Voltaire pour l'autre), force est de constater que son intransigeance fut cette qualité à qui nous devons énormément mais qui lui aura tant coûté une fois manipulée par ses détracteurs.
Et s'ils furent nombreux ... ils furent bien souvent des ennemis du Peuple !
L'ennemi de mes ennemis ... me dites-vous ?


Parmi ceux qui adorent dénoncer ce fanatique de Robespierre nous trouvons notamment certains hommes politiques, dirigeants illégitimes ou experts suffisants, offusqués par la violence d'un pareil personnage et bien évidemment hostiles aux "propositions tyranniques" qu'il a pu formuler !

Pour les repérer c'est facile, ce sont bien souvent ceux qui s'indignent en dénonçant le populisme de citoyens en colère.

A la lumière (aux Lumières dévoyées ?) de la citation présentée ci-dessus en tête de billet, vous en déduirez ce que vous souhaitez et vous ferez votre propre jugement.



Ce qu'il y a d'intéressant avec Robespierre c'est qu'on en fera toujours un fou sanguinaire responsable du raccourcissement de cette âme pure et innocente que fut Danton.
Il est évidemment tout aussi responsable de la Terreur et c'est bien lui qui a noyé de ses propres mains chaque vendéens dans la Loire ! 
D'aucuns diront même qu'il a tant et si bien dévoyé l'esprit angélique de 1789 que l'infâme période napoléonienne qui s'ouvre au sortir de nos soubresauts révolutionnaires est directement à imputer à Maximilien le Cruel !

Non : point d’aparté visant à présenter l'épopée napoléonienne comme la poursuite de l'agitation révolutionnaire, ça pourrait choquer ceux qui sont persuadés que Napoléon est le Diable et l'anti-thèse de la Révolution.

Robespierre = Staline et Napoléon = Hitler, c'est évident et c'est tellement plus simple ainsi ! Ne bousculons pas trop les repères bien simplistes.


Réhabiliter Robespierre dans une optique marxiste, c'est un peu poursuivre la lutte des classes par la Mémoire.
Ô bien entendu c'est un peu facile. Et loin de moi l'idée de dresser une vision manichéenne de notre Histoire.
Mais alors qu'il s'agit de l'un de nos grands révolutionnaires, je reste médusé par la vision négative de cet homme que l'on impose à nos concitoyens qui auraient tout à gagner à redécouvrir ce héros de la Révolution !



Lutter par la vulgarisation d'une pensée étant dans l'ère du temps, j'encourage chacun à se réapproprier les grands principes déclamés par Robespierre aux aurores de notre République. Vous pourrez en entendre quelques uns, mis en musique, dans la vidéo ci-dessous.
Robespierre nous appartient à tous, il est temps de faire revivre sa fièvre révolutionnaire ! Car deux siècles après sa mort, personne n'ose revendiquer son héritage tant nous vivons sous la Terreur de la pensée d'une postérité proscrite.
Bien plus visionnaire que fou à mon sens, Robespierre lui même, dans un dernier discours prophétique adressé au Peuple, déclara :

« Sache que tout homme qui s’élèvera pour défendre ta cause et la morale publique sera accablé d’avanies et proscrit par les fripons »
(Discours à la Convention le 26 juillet 1794)





dimanche 9 septembre 2012

Décent or not ?


Il faudra bien que j'écrive un jour mon billet sur la common decency d'Orwell ...

Mais parfois il n'est rien de mieux pour définir un concept que de proposer son exact opposé pour le mettre en exergue par contraste. En l'occurrence l'indécence des nantis qui à l'instar de la common decency est un système de valeurs conditionné par un quotidien mais qui bien évidemment ne produit pas les même principes moraux chez les humbles que chez les ultra-riches.

Voici par exemple ce que déclare Gina Rinehart,  la femme la plus riche du monde, qui a "travaillé" très dur pour hériter de l'empire de papa basé sur l'extraction de fer : "les gens qui enviaient les milliardaires comme elle, devraient plutôt réduire leur consommation d'alcool de cigarette et faire moins de social. Elle dénonce par ailleurs les politiques « socialistes » du gouvernement qui devrait plutôt, selon elle, abaisser le salaire minimum et les taxes pour encourager l’initiative privée." (source)


Cette "dame de fer" comme elle se fait surnommer (vous voyez la subtile référence à Miss Maggy) m'a révulsé lorsque je suis tombé sur l'excellent billet d'Erwan. Après 1 mois et demi d'apathie bloguesque, elle a touché juste pour me sortir de ma torpeur et me faire reprendre le clavier de bon matin. Certes il était déjà 9 heures ce dimanche quand je suis tombé là dessus mais pour Gina Rinehart, voilà déjà 2 heures précieuses que je perds bêtement à la critiquer alors que j'aurais pu enfiler mon casque et descendre dans ses mines avec l'universel espoir de devenir milliardaire à mon tour.
Mais pourtant depuis 2 heures je ne décolère pas !

Connasse, pute, grosse conne sont des insultes, j'en conviens. Ceci dit elles sont infiniment moins violentes que les déclarations de cette dame. Bon le soucis c'est que si je la qualifie comme je souhaiterais le faire sous le coup "d'une saine colère" (voir noms d'oiseaux et de dindes ci-dessus) on me traitera de vulgaire personnage, de macho et on me collera peut être même un procès pour avoir exprimé l'indignation légitime qu'engendre les propos de cette ...


Pendant ce temps, aucun procès ne pourra être intenté contre cette héritière pour ses propos déplacés. Car si l'insulte est condamnable, le mépris de milliards de personnes pauvres lui, relève d'un avis personnel dont nous devons tous garantir l'expression dans la joie et l'allégresse d'une liberté encensée. Moué ... le libéralisme dans la théorie d'un Benjamin Constant c'est beau, dans la pratique d'une Gina Rinehart ça pue quand même pas mal !

Alors plutôt que de qualifier cette femme de tous les noms qu'elle mérite, je vais moi aussi proposer ma vision des choses par rapport aux nantis comme elle le fait elle pour les pauvres. Que ces riches héritiers dont la colossale fortune n'est en rien comparable à ce qu'ils ont pu oeuvrer sur cette planète depuis leur naissance soient jugés par la corde, la guillotine ou la chaise !

Toutefois, en grand humaniste qui répugne à l'usage de la peine capitale, je leur propose une alternative (pas de TINA libéral avec moi, je laisse la liberté du choix) : 10 000 euros par mois et au dessus, l'impôt à 100% ! Oui je trouve Mélenchon un peu timoré ... après tout, qui ne vivrait pas convenablement avec 10 000 euros par mois ? Sachant que cela serait déjà bien trop pour la planète si l'on considérait que 7 milliards de nos semblables avaient un tel pouvoir d'achat. Mais, ne soyons pas extrémistes dans l’immédiat, quelques catastrophes bien sentis s'en occuperont pour nous.


Et qu'un libéral vienne s'indigner sur ces pauvres gens qui ne créeront plus d'emplois si on les taxe : j'ai quelques cordes qui traînent et des annonces de bourreaux à passer à Pole Emploi pour doper le marché du travail !

Finalement, même en voulant faire un billet ultra-provoque, j'arrive à grandes peines à la cheville de cette ...(ne soyons pas indécent).... de première fortune féminine mondiale que certaines m'empêcheront de critiquer par solidarité de sexe (soupir) !

Comme quoi, pour en revenir à la common decency, les plus humbles que l'on adore dépeindre en beaufs, en fachos, en imbéciles ne rivaliseront jamais avec l'indécence de ces sur-privilégiés que l'on met en une des magazines vantant leur inhumaine réussite. Une société qui promeut l'indécence est une société condamnée et sans vouloir jouer l'oiseau de mauvais augure, peut être que 2012 nous réservait bien une fin du monde à visage humain finalement ...