dimanche 1 juillet 2012

Billet d'outre-égout

« Internet, c’est le tout-à-l’égout de la démocratie »
(Denis Olivennes)
Ca faisait longtemps que ce triste sire hantait mon tiroir à règlements de comptes. Ce matin j'ai peu de temps avant de rejoindre les copains. Alors allons-y !

Tout d'abord cher Denis, je vais éviter de vous pisser à la raie, bien que depuis quelques années maintenant, je n'ai guère pensé à vous témoigner d'attentions plus courtoises. Les facéties du Gloupier dont vous n'avez honteusement pas encore été la cible me paraissant trop mièvres par rapport à ce que vous méritez réellement. Ceci dit, en venir à vous dédier un billet, quelle désœuvrement oisif m'anime donc pour en arriver là en un dimanche ensoleillé ? Bien que pour vous, j'en conviens, cela ne soit qu'une expression de conduits nauséabonds !




Étant petit, l'école m'a appris, bien mal lui en a pris, de m'intéresser aux origines d'un personnage pour mieux le cerner, via quelques biographies, si possible non romancées par l'ego d'un miroir ou d'une mise en scène libyenne. Et afin de vous faire exécrer ce billet cher Denis, ce dernier s'inspirera de votre biographie sur Wikipedia. Le ramassis exhaustif de la collaboration des égoutiers ! Quelle vilenie !




D'ascendance poétique ou de professions libérales renommées, vous êtes affublé d'une relation avec Carla Bruni, la première dame aristo de "gauche" de l'ère Sarkozy, avant d'enfiler d'autres défilés de mannequins à votre bras. Vous fûtes proche de la Ligue Communiste Révolutionnaire, celle-là même qui avec Lutte Ouvrière refusa en son temps de voter la taxe Tobin. Au nom de principes dogmatiques absurdes dont les véritables travailleurs non-adeptes de sectes obscures n'ont cure ... mais quand on est un bourgeois révolutionnaire, qu'il est bon de s'enflammer pour des principes aux conséquences qui ne touchent que les vrais modestes dont Carla ne fait pas partie bien qu'elle semble y croire.


S'ensuivent pêle-mêle : Ecole Normale Supérieure, IEP de Paris, ENA ... le parcours scolaire de tout bon ouvrier qu'en bon trotskyste-bourgeois il est si facile de représenter. Puis, cour des comptes, conseiller de ministre ou de premier ministre, groupe Air France et Numericable, président de Canal + France, PDG de la FNAC, multi-poste superman au Nouvel Obs et à Europe 1, directeur d'on ne sait quoi chez Lagardère et ... apparenté socialiste en tant que membre des "Gracques" ces Terra-noviens précoces vivant davantage dans la Rome antique que dans la France d'en bas ! J'ai bien envie à nouveau de citer wikipedia pour revoir quelques fondamentaux sur ce qu'est le socialisme mais enfin, ne soyons pas populiste n'est-ce pas ?


Votre dernier ouvrage, monsieur Olivennes, s'intitule tout de même : "la gratuité c'est le vol : quand le piratage tue la Culture". Qu'un socialiste m'en dise tant, j'en suis fort aise. La gratuité c'est le vol, mais certainement pas la propriété dans un état de droit libéral. Du moins est-ce là la vérité qu'il vous faut bien inculquer depuis qu'en bon éditocrate vous officiez au Miniver. J'ai alors une pensée pour le pauvre Marcel Mauss et son anthropologie de cet acte gratuit qu'est le don, relayé au rang de simple voleur qui aura au moins la décence, de là où il est, de ne pas s'indigner de manière indécente tel votre collabobollègue Jean-Michel Apathie hurlant : "Mais traitez-nous de voleurs tant que vous y êtes !" (Voleur peut être, imposteur sûrement ... si la loi m'y autorise, comptez-sur moi pour vous traiter ainsi !). Ceci dit voler la "Culture" c'est mal vous avez raison, déjà que la "Culture" dont on parle est celle qui vole le contribuable pour s'arroger l'argent public à destination de sa "Création" et uniquement la sienne (les autres ne créent pas voyons) !
Je vais m'autoriser à voler un peu d'Incultures à Franck Lepage pour nous rappeler au bon souvenir de ces artistes non-soumis à la concurrence qu'ils encensent et qu'il faut protéger du piratage pendant qu'eux profitent de l'argent public. C'est drôle ... et pathétique à la fois.



Bref si la gratuité c'est le vol, alors la solidarité doit se monnayer. Décidément vous et vos amis bourgeois de gauche n'avez peur de rien pour déformer l'idéologie socialiste qui nous appartenait. Du reste, vous en avez les moyens ! Rien qu'avec les publications et organes médiatiques parmi lesquels vous avez évolué mon cher Denis, il y a de quoi instrumentaliser la pensée de millions de français à hauteur d'une propagande soviétique de la grande époque.
Ah ! Ces prolos du 21e siècle, on arrivera bien à leur faire croire que les premières communauté socialistes monétisaient  leurs relations ... Jusqu'au jour futur où il y aura bien un historien, anthropologue, sociologue pour venir nous dire dans 50 ans : "Mais en fait, le socialisme était une idéologie non-bourgeoise à l'origine".
Et c'est là que vous et vos amis cher Denis, saurez faire en sorte que la FNAC et Amazon ne diffusent jamais l'ouvrage de notre bon chercheur puisqu'il faudra bien mettre le votre en exergue pour modeler les déviances idéologiques de cette France d'en bas. Dès lors l'ouvrage de notre chercheur pestiféré où pourrons-nous désespérément le trouver ?
Je vous le donne en mille : sur le "tout-à-l'égout de la démocratie" ... 


Denis Olivennes vous êtes un libéral de gauche et en démocratie, vous y êtes autorisé ... après tout nul n'est parfait ni n'a vocation à l'être. Ceci dit, le socialisme et le libéralisme sont deux choses différentes n'en déplaisent aux éditocrates de gauche dont vous êtes ! Vous pouvez vous inventer une rébellion bourgeoise pour le folklore, cela ne fait pas de vous un socialiste pour autant ... surtout quand votre rébellion se fait au nom du droit à imposer vos valeurs libérales à l'ensemble de la société. Désolé d'être pénible et de croire que les mots ont un sens, mais ce n'est pas parce que le Libé de Nicolas Demorand, Le Nouvel Obs de Laurent Joffrin et France Inter de Philippe Val ont dit du bien de vous, lors d'un renvoi d'ascenseur, que je vais les croire. Surtout quand les noms cités dans ma précédente phrase peuvent tous être interchangeables dans une solidarité de classe que vous savez si bien exercer chez vous et qualifier d'obsolète et de désuète chez nous.


Pour l'heure, je sais où sont mes propres intérêts de classe et visiblement monsieur Olivennes, en condamnant Internet, vous savez très bien vous aussi, où sont les vôtres.
Alors cher camarade bourgeois Denis, comme dirait Renaud :
"Maintenant j'ai plus envie d'causer,
Tu devrais déjà avoir compris,
Qu'on est pas né du même côté,
D'la bourgeoisie, d'la bourgeoisie."
(Renaud - Adieu minette)



C'est drôle d'utiliser le site de conjugaison du Nouvel Obs pour corriger ce billet, non ? 

2 commentaires:

  1. Billet tout à fait réjouissant qui illumine ma fin d'après midi.

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    1. Désolé j'ai bien peur que tu n'aies pu le lire dans sa version relue, donc parfumée de fautes et de syntaxes bancales ... et surtout sans les photos :)

      Merci en tous cas.

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