"Ta victoire est si vaine qu'elle ne peut qu'être belle."
Une pensée à un artiste disparu, une pensée qui n'a strictement aucun rapport avec ce billet à l'incohérence prononcée. Mais une pensée qui s'est imposée et que je devais placer. Voilà cela fait.
Puisqu'il est de bon temps de justifier la gloire de nos ancêtres par quelques origines divines proposant si possible une plus-value grecque antique (parce que la plus-value grecque moderne est nettement moins recherchée actuellement), je me vois contraint à mon tour d'encenser ma Bretagne d'une auréole légendaire en vous proposant ce haïku relatif à sa genèse que je daterai bien au delà de -753 pour faire la nique à Rome :
Mon abrupte péninsule
(qui ne doit rien au nez d'un Cyrano)
A cueillir Enée
Par les conditions d'écueils
De sa côte brisée.
Moué, la forme du haïku m'a toujours
grandement frustrée … je n'y retrouve point mes césures qui me semblent si peu naturelles. Quant au fameux kigo (mot de saison) si caractéristique, il me condamne à
utiliser l'ensemble du champs lexical du mot pluie sans quoi on me taxera de contre-propagande
pour redorer l'image du climat breton.
Bref je n'aime pas les haïkus, du
moins je n'aime pas m'y essayer. Je reste persuadé que cette forme poétique
correspond davantage à la phonétique et à la sémantique de la
langue japonaise. La notre a ses propres atouts et j'ai déjà
grandement du mal à les appréhender …
D'ailleurs je terminerai ce billet sur
une interrogation qui n'a sûrement pas lieu d'être : est-ce
que notre langue française n'a-t-elle pas à ce point inscrit ses
lettres de noblesse par l'écrit plutôt que par l'oral ou le chant
que nous ne nous sentions obligés lorsque l'on crée une chanson de lui
donner pour titre une référence au texte de la dite chanson plutôt
qu'à la composition musicale elle même ?
Sur cette question aussi alambiquée que futile
je vous laisse méditer ...
Track : Mano Solo, Barbès-Clichy (live)
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